Strasbourg | Le Palais du Gouverneur
Journées européennes du Patrimoine | Édition 2021 – Partie 3
Troisième et dernière étape de ces Journées européennes du Patrimoine à la découverte de l’Alsace !
(Si vous n’avez pas lu les articles précédents, vous pouvez commencer par ici et là.)
Tout comme le Palais du Rhin, le Palais du Gouverneur militaire de Strasbourg, aussi appelé l’Hôtel Gayot, est normalement fermé au public. Encore une fois, les Journées du Patrimoine sont l’occasion de faire place belle à sa curiosité et de visiter l’intérieur de bâtiments privés. On vous emmène !
Le Gouverneur militaire
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un gouverneur ?
Il s’agit d’un militaire, en général un officier général de l’Armée de terre, qui représente les Armées et le Ministre de la Défense dans le territoire où il est nommé. Il coordonne les activités de la Défense. C’est aussi le commandant d’armes, en l’occurrence ici, de la ville se Strasbourg. D’autres gouverneurs sont présents dans certaines grandes villes françaises comme Marseille, Lyon, Nancy ou encore Paris.
Côté architecture
Le Palais du Gouverneur est un ancien grand hôtel construit dans la période du XVIIIᵉ siècle.
En partie classé au titre des Monuments historiques, depuis les années 1930, son style ressemble un peu à celui du Palais Rohan de Strasbourg (les locaux actuels du Musée des Beaux-Arts, des Arts décoratifs et de l’Archéologie).
L’entrée du Palais se trouve rue Brûlée, mais ses jardins à la française donnent sur la grande place Broglie (prononcez Breuille).
Un peu d’histoire
Construit en 1754, par les frères Gayot, le bâtiment porte encore leur nom. Il passe, à la fin du XVIIIᵉ siècle, de mains en mains.
Une vingtaine d’année après sa construction, l’Hôtel est occupé par le Prince Maximilian-Joseph de Deux-Ponts. C’est lui qui fait décorer l’intérieur du Palais. C’est aussi lui qui donne son nom à l’édifice pour une troisième appellation. En effet, l’Hôtel Gayot, Palais du Gouverneur et aussi nommé Hôtel de Deux-Ponts.
Après la Révolution française, le Palais a tour à tour différentes vocations.
En 1793, il sera d’abord momentanément lieu de résidence du Général Beauharnais, Commandant en chef de l’Armée du Rhin.
En 1794, il abrite un débit de boissons. Il aurait ensuite été utilisé pour y installer un cirque un théâtre d’automates et des caravanes de forains.
Depuis 1811, l’Hôtel Gayot devient la résidence officielle du Gouverneur militaire de Strasbourg. Depuis lors, c’est toujours sa fonction unique.
La visite guidée
Entourés de militaires, les visites guidées sont encadrées pendant les Journées du Patrimoine. Ces dernières permettent de découvrir l’intérieur du bâtiment. Seul le rez-de-chaussée est ouvert aux visiteurs.
Un militaire gradé nous fait entrer dans le péristyle très décoré du Palais. De quoi faire une entrée haute en couleurs.
Le plafond et les colonnes y sont finement peints. D’ailleurs, ici, comme au Palais du Rhin, il n’y a pas de vrai marbre. Les colonnades sont des imitations. Beaucoup moins couteuses, bien sûr !
En visitant les différentes pièces accessibles au public, nous faisons des allers-retours dans le passé, entre objets décoratifs contemporains et ceux d’époque. Le tout est décoré dans un style Régence et Empire.
On y observe en particulier les boiseries, dorures et lustres. Toutefois, l’édifice a bien évolué : de chambres, antichambres et salons à l’origine de sa construction, les appartements privés sont maintenant des salles de réunions ou bureaux.
Dans la Salle des glaces, utilisées désormais en salle de réunion, on nous fait part d’une anecdote : en 1945, un obus tiré depuis la ville de Kehl explose non loin du Palais. Un des éclats, en traversant la fenêtre se retrouve incrusté dans un des miroirs de la pièce. C’était celui que l’on considère comme le dernier obus lancé sur Strasbourg. Les stigmates sont encore visibles aujourd’hui.
La visite se termine par les jardins du Palais, mais sans avoir pu découvrir toutes les pièces du Palais.
Secret défense oblige !
J’espère que cet article vous a plu.
À bientôt pour d’autres destinations !